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LES FRANCS TIREURS FOUGEROLLAIS

                                                 Les Francs-Tireurs de Fougerolles du Plessis

         1952 francs tireurs section musique          Avant 1914, les associations de jeunes à Fougerolles se limitaient à des cercles d'études. Leur influence se développait sans doute en profondeur, mais leur caractère même les réservait nécessairement à une élite restreinte. La jeunesse a toujours manifesté plus d'enthousiasme que de réflexion : de tous temps, elle a préféré plus l'effort à la méditation. C'est pourquoi, après la guerre, on s'orienta, là comme ailleurs, vers la musique et l'éducation physique.

          C'est à Monsieur le chanoine Bailleul que revient l'honneur d'avoir fondé en 1922, les FRANCS-TIREURS de Fougerolles. Les membres de la société adressent à leur fondateur, en ce trentième anniversaire, un hommage ému de filiale reconnaissance.

          Dés ce moment, les Francs-Tireurs se composaient de deux groupes : l'un de gymnastique et l'autre de musique, tous dirigés et entraînés par M. Bailleul.

         1950 les minimes patronage          Le groupe de Gymnastique comprit d'abord exclusivement des pupilles, qui travaillaient les bâtonnets.  Au départ de M. l'abbé Bailleul, en 1934, Elie Pelé, qui dans l'armée avait été sergent-instructeur, fut choisi comme moniteur. Avec compétence et dévouement, il s'occupa des pupilles, auxquels il adjoignit une section d'Adultes en 1937. La guerre interrompit tout travail dans le domaine de la gymnastique ; mais depuis 1946, les deux sections Pupilles et Adultes ont repris, avec succès, toute leur activité passée.

          Le groupe de Musique se subdivise en deux sections : la clique et la fanfare.

          De 1922 à 1944, la musique des Francs-Tireurs fut exclusivement composée d'une clique : clairons, trompettes et tambours ( avec, aussi, des cors de chasse, après 1930 )

Dans la cour du presbytere

          M. l'abbé Bailleul dirigea d'abord personnellement la musique. Il réussit à enrôler plusieurs anciens clairons et tambours de régiment. Citons parmi eux : MM. Louis Henry, Frédéric Leménager et Basile Boisbunon. Ce furent les précurseurs. Le problème se posa bientôt de recruter et de former les jeunes, pour que le groupe s'étende et prospère. M. Bailleul fut aidé, dans cette tâche difficile par Léon Bidaine, un Fougerollais, qui dirigeait l'excellente musique de Saint Hilaire du Harcouet.  Ce musicien de valeur, aujourd'hui prêtre du diocése de Coutances et membre de la Commission Nationale de la F.S.F., non seulement aida les Francs-Tireurs de ses précieux conseils, mais à plusieurs reprises amena sa musique à Fougerolles, ce qui eut pour effet de galvaniser les jeunes par l'exemple entraînant d'une parfaite réussite. Trois vétérans demeurent de cette époque : Marcel Podevin, François Labbé et Elie Pelé ; c'est de leur part un magnifique témoignage de fidélité.

          A partir de 1930, l'abbé Bailleul confia la direction de la clique à Marcel Poidevin qui l'assura depuis sans autre interruption que celle de la guerre, où il fut fait prisonnier. Ce chef qualifié poursuivit avec vigueur l'oeuvre de ses devanciers et, par son travail assidu, forma des musiciens entraînés et sans cesse plus nombreux. A Jean Gandon incomba la  tâche ingrate de maintenir la musique pendant l'occupation. Il s'y dévoua corps et âme ; et, en cela, ne fut pas sans mérite, car les Allemands voyaient ces sociétés d'un mauvais oeil, soupçonnant les jeunes gens d'être Francs-Tireurs dans d'autres domaines que celui de la musique. L'événement a prouvé qu'en pensant ainsi, ils n'avaient pas tout à fait tort. Les résistants furent, en effet, nombreux dans les rangs des Francs-Tireurs, mais ils ont payé cher leur héroïsme. Deux d'entre eux : Julien Derenne et François Genevée ont été fusillé par l'ennemi, tandis que d(autres étaient déportés en Allemagne, dont le jeune Paul Gourdet, qui ne revint dans sa famille que pour mourir. En ce jour de fête qui, pour eux aussi, aurait dû être un jour de joie, ayons un pieux souvenir pour ces malheureux camarades, martyrs du Devoir.

          C'est alors que vint M. l'abbé Menon, qui créa de toutes pièces la fanfare avec : pistons, barytons et basses ( d'autres instruments s'y sont ajoutés depuis ). Ce prêtre, qui aimait d'instinct la musique qu'il avait déjà pratiquée, devint, par un travail exemplaire, un remarquable technicien. On ne peut parler de musique à Fougerolles sans qu'une inconsciente association d'idées ne ramène à l'esprit le nom de M. Menon.

          Après son départ, l'intérim fut assuré par un tout jeune chef : Maurice Podevin. L'impulsion donnée par M. l'abbé Menon, avait été si salutaire que la fanfare réussit à se maintenir, malgré les départs répétés de ses membres pour le service militaire. Depuis leur retour, elle repart brillamment sous la direction de M. l'abbé Leroyer, musicien doué, qui l'entraîne d'une main ferme, vers une perfection toujours plus grande et des réussites sans cesse meilleures.

          Depuis 1922, Les Francs-Tireurs qui sont allés aux Concours Internationaux de Blois et de Dinard, ont participé, tant pour la gymnastique que pour la musique, à tous les Concours Départementaux et à plusieurs Concours Régionaux. Ils y ont fréquemment remporte des Prix d'Excellence et même à Condé sur Noireau, en 1948, un Prix d'Excellence Couronné.

          Il est juste de dire que si, pendant trente années, Les Francs-Tireurs ont, d'une manière  continue, amélioré leurs performances et augmenté leurs effectifs, ils le doivent non seulement à leurs directeurs techniques, mais aussi à  l'excellence de leur Comité d'Administration. Leur gratitude doit particulièrement aller, sur ce point à M. Bernard de Montigny, qui assume la présidence depuis  1935.

          Qu'ajouter, si ce n'est que Les Francs-Tireurs sont sur la bonne voie et qu'ils ne sauraient  mieux faire que d'y persévérer ? Rien ne développe mieux que le sport l'esprit d'équipe et le souci  d'émulation ; pratiquer le sport, c'est déjà servir le pays, car il ne saurait y avoir de meilleure préparation militaire ; sa devise pourrait être celle qui décore l'admirable fresque de Puvis de Chavannes : LUDUS PRO PATRIA.

          Texte de Fernand Roullin pour le programme de la fête organisée par les Francs- Tireurs le 8 juin 1952   

Date de dernière mise à jour : 2019-05-05 18:35:21

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