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Souvenirs d'enfance

                                                                Paul Guesdon

 

          Je suis né en 1930

          " Je suis rentré à l'école vers l'âge de 5 ans. J'avais 2 kilomètres à pied pour me rendre à l'école". Je marchais avec des sabots fabriqués par Monsieur Boisbunon.

          Nous étions nombreux de mon village à nous rendre à l'école. Mon grand-père me disais qu'à une époque, il y avait 99 habitants à Chamossay . Les chemins étaient parfois humides, boueux. J'aimais               passer prés du château  de Chamossay car cette maison était un peu en hauteur et elle m'impressionnait, elle appartenait à la maman de maître Guérin.

          J'avais des chaussettes en laines, épaisses tricotées par ma grand-mère. Ma maman les raccommodait le soir jusqu'à 23 ....heure ancienne il ne fallait pas gaspiller.

          Je jouais au foot avec mes sabots mais parfois le sabot partait plus vite que le ballon.

          J'au eu mes premières bottes en crêpes à 17 ans. Ma mère les a eues en échange contre 10 kg de beurre, j'étais content, c'était plus facile de parcourir les chemins de terre.

          J'ai aussi eu l'idée de prendre une roue de vélo sans rayons et avec un coutre en bois je la faisait avancer donc je marchais plus vite et je courais donc je gagnais du temps pour arriver plus vite à l'école.

         J'ai toujours aimé le vélo, j'allais voir les matchs de foot à Rennes et oui en vélo.

         C'était un problème d'avoir une tenue car on grandissait vite et les vêtements étaient introuvables.

          Avec le costume de mon papa, on m'a fait un habit du dimanche. 

          Je me souvient de ma première classe en maternelle, qui était dans l'école des filles près du préau.

          Vers 6-7 ans, je suis parti à l'école des garçons.

          J'aimais bien l'école. J'aurais voulu être instituteur mais hélas j'ai été obligé de quitter l'école vers 12 ans car mon papa est devenu infirme. Je devais en tant qu'ainé aider ma maman. Mon maître Monsieur Podevin l'a regretté.

          Mon père est resté 5 mois et demi à l'hôpital de Fougères. Avec maman, j'allais le voir 1 fois par semaine, nous partions en vélo le jeudi jusqu'à Louvigné et ensuite le car. A cause de l'infirmité de mon père, je me levais très tôt pour traire les vaches avant d'aller à l'école.  

          Je vouais une admiration à ma maman une femme courageuse et je faisait tout pour l'aider.

          Jacques Maudet m'a dit que j'étais le meilleur de ma classe. (Paul est modeste car il dit que c'était son copain Henri Gourdelier)......J'avais de bonne notes.

          J'étais fort en calcul, en mathématiques. Quand les grands de l'école n'arrivaient pas à résoudre un problème, Monsieur Podevin me demandait de venir le résoudre. La honte pour les élèves plus âgés!!!

          J'étais moins bon en rédaction.

          Je ne chantais pas mais je sifflais l'air des chansons.

          Je parlais un peu patois : Viens à " pétroch'i " sur mon dos.

          J'écrivais avec un buvard et attention à ne pas faire des taches

          J'étais un enfant sage, calme bien doux. Une fois, j'ai reçu une gifle, j'en ai saigné du nez et l'institutrice "la demoiselle" gênée m'a donné son mouchoir.

          Moi, j'était casse-cou à la maison, un jour j'ai suivi le maçon et grimpé à l'échelle pour déposer au faîte de la grange un bouquet de fleurs.

          Petit, je m'ennuyais à un repas de famille et pour me calmer les serveurs m'ont donné des petits sabots qui décoraient la cheminée.

          Je mangeais chez Madame Linais et mes parents payaient.

          On avait des leçons de morale, la politesse était importante. Aujourd'hui, il n'y a plus de respect. On disait vous à tout le monde même moi à mon oncle.

          J'ai eu mon cartable qui devait durer plusieurs années car comme c'était la crise, il fallait faire attention.

          Je pense que nous étions une trentaine par classe, 4 par rangée.

          Henri Gourdelier était au 1er rang et derrière Jacques Maudet et moi ; les inséparables.

          A l'école je jouais aux "canettes" (petites boules peintes vendues dans le commerce). il fallait se rapprocher le plus près de la "piboche".

          A la campagne, on n'avait pas autant à se plaindre par rapport à la ville : ma mère faisait 5 gros pains par semaine de 12 livres, nous avions un four comme il en existait un peu partout. Nous avions des              légumes, des oeufs, des volailles ....Mais, nous avons aussi connu les privations et on manquait de médicaments.

          Pendant la guerre, à Fougerolles tout le monde savait pour les caches de munitions, , les armes et les parachutages à Panama. Il y a peut-être eu des dénonciations.

          En revanche, pour les enfants Juifs cachés, je ne savais pas .

          Un SS m'a botté les fesses à Chamossay le jour où les Allemands ont raflé tout le monde à Fougerolles. Il m'avait demandé la pompe à vélo de maman et je me suis moqué de lui et il n'a pas apprécié.

          Je me souviens qu'après la guerre pour un repas familial dans la grange, on avait recouvert le plafond d'un voile de parachute.

          Merci Paul sans oublier votre femme pour votre accueil et d'avoir accepté de faire ce témoignage sur l'école d'autrefois pour l'association Histoire et Patrimoine de Fougerolles du Plessis

                   Entretien réalisé par Christine Lagréve.         

          

 

 

                    

Date de dernière mise à jour : 2024-06-15 11:52:20

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