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A propos des noms des rues de Fougerolles

    

 

                         Les noms des rues de Fougerolles

 

          Qui est Elizabeth DUBOURG ? Qui est Sylvain de Marseul . Pourquoi la "Grande rue" et la Pologne ? on voudrait apporter ici quelques compléments à l'appellation de certaine rue de notre bourg.

 

          La rue Marie- Elisabeth DUBOURG

 

          Cette rue longe la Maison de Retraite. Ajuste titre : Marie-Elizabeth en fut la fondatrice. Elle était la fille d'un bourgeois de Paris, Philippe DUBOURG. Ayant l'intention de consacré sa fortune à une oeuvre charitable et appelée par le curé de Fougerolles, elle s'installa dans cette paroisse au début du XVIIIème siècle. Selon l'acte de fondation (actuellement à la Maison de Retraite) elle avait remarqué que "les habitants y sont souvent affligés de graves maladies qui causent chaque années la mort à un grand nombre de pauvres" faute de soins, et que  "les filles de la paroisse demeurant dans l'ignorance, faute de maîtresses d'écoles pour les instruire". Elle fit donc en 1709 une donation aux Fougerollais ; la valeur de 2 maisons qu'elle possédait à Paris, l'une rue Martin; l'autre rue de Montreuil, au faubourg Saint Antoine, plus une boutique à la foire Saint Germain. La donation a été confirmée par l'Evêque du Mans en 1710 (à cette époque l'Evêché de Laval n'existait pas), a été enregistrée au Parlement, approuvée et signée par le Roi Louis XIV en 1712. Avec ces dons on acheta un terrain a proximité du bourg et on construisit " l'Hôtel-Dieu" et les écoles. L'Hôtel-Dieu, selon la donatrice, devait être composé d'une salle pour  les hommes, d'une salle pour les femmes, d'une troisième pour les écoles et le logement des soeurs de la  Charité, ces dernières devant donner les soins aux malades et instruire les jeunes Fougerollaises. une partie des bâtiments actuels remontent à cette époque, notamment le grand bâtiment principal autrefois orné d 'un  fronton et de deux clochetons. il comprenait  les salles des malades et la grande chapelle. ferme-m-retraite2.jpgL'école, d'abord située à part dans le prolongement de l'ancienne ferme, à quelque distance de la chapelle, fut transférée à l'autre extrémité du bâtiment principal et accolée en angle à ce bâtiment , comme en  témoignaient les préaux encore visibles dans ce secteur il y a quelques années. La "Salle d'Asile", quant à elle, fut construite plus tard en 1869. L'enseignement a ainsi été donné jusqu'aux premières  du XX éme siècle et les soeurs d'Evron donnèrent les soins aux malades jusqu'en 1971. 

 

                                                                                                                         La rue Sylvain de Marseul

 

           Sylvain de Marseul appartenait à une famille noble originaire se Sourdeval. Il est né en 1812 à Fougerolles où son père avait eu des fonctions administratives sous le 1er Empire. La famille habitais route de Landivy la grande maison occupée  ensuite par les médecins de Fougerolles. D'après le Dictionnaire de la Mayenne de A. ANGOT, Sylvain de Marseul, fut ordonner prêtre à Paris où il enseigna. Il revint dans le Maine appelé par l'évêque du Mans et participe à la direction de l'Institution Notre-Dame de Sainte-Croix. De 1842 à 1848, il fonda et dirigea une maison d'éducation à Laval. Puis ce fut pour lui, Fougerolles, où chez son père, il entreprit des recherches sur les insectes et se consacra ainsi à l'entomologie. De pus, de 1850 à 1853, il fut directeur des études à l'Institution Sainte-Marie à Paris. En 1854, il fit un voyage d'études en Amérique, initiative assez remarquable à cette époque. A son retour, il dirigea la revue scientifique " l'Abeille" et se fixa à Paris où il participa aux travaux de la Société Entomologique de France dont il fut le vice-président. Il fit une collection d'insectes " d'une grande valeur" qu'il légua au Muséum de Paris ainsi que sa bibliothéque scientifique. Parallèlement il publiait des ouvrages sur l'arithmétique scientifique, sur la langue latine et, bien entendu sur les insectes (" index des coléoptères de l'ancien monde"). Signalons, d'autre part que, soucieux des Fougerollais, il fonda un lit à l'hôpital de Fougerolles, il laissa par testament, au presbytère de Fougerolles, une partie de ses meubles et de ses livres ( en cours de classement aujourd'hui), et la famille de MARSEUL institua "le legs de MARSEUL" sous la forme d'un don en argent fait chaque année aux élèves  méritants de l'école de Fougerolles, legs qui a subsisté jusqu'à la fin des années 1930. Sylvain de MARSEUL mourut à Paris en 1890. Il fut enterré à Fougerolles. La tombe de la famille de  MARSEUL est toujours  visible dans la partie ancienne du cimetière, à proximité de la vieille croix de granite.

 

                                                                                                                            La " Grande Rue" et la "Pologne" :

 

         La Pologne est un quartier de Fougerolles, traversé par la Grande Rue. Cette dernière ainsi nommée sur le cadastre de 1837 conduit en forte pente, du centre du bourg au Bardeau et au plan d'eau. Elle fut parfois dite communément "Rue de la Pologne" Pourquoi la Pologne ? Ce nom nous intrigue. Trois réponses sont venues à l'esprit. La première se rapporte à la présence de quelques Polonais venus travailler à la carrière de Fougerolles dans les années 30, et habitant semble-il dans ce quartier dit de la Pologne. Il y eu d'ailleurs à cette époque, en bas de la pente, un très modeste café qui pouvez servir de point d'ancrage. Mais le nom "Pologne" était utilisé bien avant les années 30. On éliminera donc rapidement cette interprétation. Deuxième réponse une partie de la " Grande Rue" était habitée par des personnes seules, dépourvues de ressources, maigrement et, du moins pour certaines d'entre elles, s'adonnant à l'alcool par compensation. L'ambiance de ce quartier n'était d'ailleurs pas toujours triste on se souvient encore de la montée au bourg de quelques-uns, certes non antipathiques, mais qui ne marchaient droit. On a alors songé à l'expression bien connue " soûl comme un Polonais", d'où le nom de "Pologne" donné à ce quartier. En fait, à la  dénomination de la "Pologne", il est une explication plus vraisemblable la bonne réponse à la question est en effet donnée par J. DURAND de SAINT FRONT, reprenant le témoignage de son père, dans un article de la Gazette de la Manche de 1963. " Il y avait écrit-il, une pension de famille tenue par des Polonais, il y a cela un peu plus de cent ans, dans une maison de la Pologne qui a aujourd'hui disparu, sue l'emplacement de laquelle, croyait mon père, la famille BOEDA construisit la sienne. Les Polonais étaient 5 ou 6, ils se promenaient gravement l'après-midi avec de longues pipes recourbées, des redingotes à boutons d'argent, d'énormes chapeaux évasés et poilus, et de grosses cannes à torsades. Les malheureux n'avaient que leur dignité pour toute fortune. Ne payant pas ou mal, le propriétaire les mis à la porte se réfugièrent sur leurs derniers jours dans une maison route de La Dorée. Signalons que trois tombes de ces Polonais sont encore visibles dans la partie ancienne de notre cimetière. Pourquoi ces réfugiés Polonais, sans doute expatriés à la suite de l'histoire très mouvementée de la Pologne du XIX e siècle , leur patrie ,ont-ils échoué à Fougerolles ? En ce domaine le mystère reste entier. Mais leur présence dans notre commune à cette époque-là est à notre avis, à cette époque-là est, à notre avis, à l'origine du mot "Pologne" donné au quartier  qu'ils ont habité.

                                                                                                                  Huguette FLATRES-MURY       

Date de dernière mise à jour : 2023-01-24 16:01:42

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